Affaire Rinaldi : 20 ans de prison pour les accusés, mais toujours aucune trace de l’enfant



2025-08-01 10:41:00

Cinq ans après sa disparition, l’affaire du petit Rinaldi Abagha Ngoua laisse un goût d’inachevé. Si la justice a condamné les principaux accusés, dont l’oncle de l’enfant, à de lourdes peines, le mystère entourant le sort du jeune garçon reste entier.



Le 30 juillet 2025, à l’issue de près de 24 heures d’audience devant la Cour d’appel judiciaire d’Oyem, Lewis Bekui Ebang, Laurent Asseko et Rodrigue Allogo Assoumou ont été reconnus coupables d’enlèvement et de séquestration. Lewis Bekui Ebang et Laurent Asseko ont écopé de 20 ans de réclusion criminelle et 10 millions de francs CFA d’amende chacun. Pour sa part, Rodrigue Allogo Assoumou, qui a partiellement coopéré, a été condamné à 10 ans de prison ferme et 500 000 FCFA d’amende.

Malgré le verdict, la douleur de la mère, Ida Maïcha Mete Abagha, demeure intacte. « Je ne veux pas d’argent. Je veux savoir où est mon enfant », a-t-elle déclaré à la sortie du tribunal, la voix chargée d’émotion. Car au-delà des peines prononcées, l’essentiel manque toujours : la vérité.


Deux des accusés, Lewis Bekui Ebang et Laurent Asseko, sont restés murés dans un silence glaçant, refusant de répondre aux questions du juge et des jurés. Une posture interprétée par l’opinion comme une forme de mépris à l’égard de la famille et de la justice.


Seul Rodrigue Allogo Assoumou a accepté de parler. Il a affirmé que l’enfant avait été remis à un certain « Alejandro » en Guinée équatoriale, une version corroborée par un témoin clé, Morelle Avezo’o. Mais aucune preuve tangible n’est venue confirmer ses déclarations.

Si ce procès marque une étape judiciaire, l’affaire Rinaldi reste une plaie béante pour la ville d’Oyem et l’ensemble du pays. L’absence d’un corps, l’ombre d’un réseau, les noms cités sans suite, et surtout le silence obstiné des accusés entretiennent un climat d’inquiétude et de frustration.


Pour la famille, cette condamnation ne saurait clore un dossier aussi sensible. Un appel reste envisageable, dans l’espoir de rouvrir l’enquête, de faire émerger d’autres vérités, et peut-être, un jour, de retrouver Rinaldi.