Les résultats du baccalauréat sont attendus dans les tout prochains jours. Mais pour des milliers de bacheliers gabonais, l’examen le plus difficile ne se déroule plus dans les salles de classe. Il commence maintenant, dans le tumulte des choix d’orientation. Et cette année, une décision du gouvernement a changé la donne : la suspension temporaire des bourses d’études vers plusieurs pays étrangers.

Cette mesure, bien que conjoncturelle, met à nu une réalité longtemps ignorée : la dépendance du système éducatif gabonais vis-à-vis de l’extérieur, souvent au détriment de l’offre locale. Pourtant, une enquête minutieuse menée par nos soins, s’appuyant notamment sur les plateformes officielles de l’ANBG (Agence Nationale des Bourses du Gabon) et des investigations internes révèle un constat clair : le Gabon regorge d’opportunités sérieuses de formation post-bac.

Nombreux sont les parents qui, chaque année, sacrifient leurs économies ou s’endettent pour envoyer leurs enfants au Canada, Côte d’ivoire, Maroc, France ou Tunisie, convaincus qu’aucune formation sérieuse ne peut se faire ici. Or, c’est une idée dépassée.

Le Gabon compte aujourd’hui plus de 60 établissements privés accrédités ainsi que plus d’une quinzaine d’établissements publics qui proposent des formations répondant aux normes LMD (Licence-Master-Doctorat) et, pour plusieurs d’entre eux, reconnues par le CAMES. De nombreux établissements bénéficient aussi de conventions avec l’ANBG, permettant ainsi aux étudiants boursiers d’y poursuivre leurs études sans frais directs.

Certaines écoles se démarquent clairement par la qualité de leurs formations et leur alignement avec les besoins réels du marché du travail :
- Institut des Techniques Avancées (ITA) : noté “Très Bon” lors des inspections, offre des formations en génie civil, télécoms, QHSE, maintenance industrielle, fiscalité, etc.
- Institut de Santé PROCCL (ISPP) : leader dans les formations paramédicales, maritimes et portuaires, avec une capacité d’accueil supérieure à 1 400 étudiants.
- BGFI Business School (BBS) : adossée au groupe bancaire du même nom, reconnue pour ses formations en finance, audit et droit de l’entreprise.
- Sup de Com, ESCT, ISTM, IITG, ISMM, entre autres, proposent des parcours en marketing digital, logistique, intelligence artificielle, cybersécurité, droit maritime, ingénierie, économie verte…

Ce sont autant de filières stratégiques qui serviront les projets de souveraineté économique, énergétique, sanitaire et technologique de la Cinquième République.

Car au-delà des infrastructures ou des réformes politiques, c’est bien la qualité du capital humain qui déterminera le succès de cette nouvelle ère. Et former un capital humain compétent ne nécessite pas forcément de quitter le pays.

Les universités publiques telles que l’Université des Sciences et Techniques de MASUKU (USTM), l’Université des Sciences de la Santé (USS), l’Université Numérique du Gabon (UNG) ou encore l’Institut du Pétrole et du Gaz (IPG), proposent des formations solides en médecine, ingénierie, biotechnologie, énergie et TIC.

Du côté privé, les écoles accréditées offrent un encadrement souvent plus souple, une pédagogie modernisée et une orientation pratique vers l’insertion professionnelle.

Il ne s’agit pas de renoncer à l’excellence, mais de la relocaliser. Étudier au Gabon, dans un établissement reconnu, conventionné avec l’ANBG, qui propose une filière tournée vers l’avenir, n’est plus un choix par défaut. C’est un choix stratégique, patriotique et pragmatique.

Dans un contexte où le pays entame une refondation politique et économique profonde, l’orientation post-bac devient un acte de responsabilité nationale. L’élève ne choisit pas seulement un diplôme. Il choisit un avenir, pour lui, pour sa famille, et pour son pays.

Le bac est une victoire. L’orientation est un engagement. Avant de penser “partir”, il est urgent de découvrir ce que le Gabon a à offrir. Et il a beaucoup.

L’Agence Nationale des Bourses du Gabon met à disposition sur son site www.anbg-ga.com la liste des établissements reconnus et des filières prioritaires. Un outil précieux, trop souvent ignoré. Les décisions que prendront les bacheliers dans les jours qui viennent façonneront le Gabon de demain. Qu’elles soient éclairées, informées, et visionnaires.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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