Criminalité en bande organisée : la PJ démantèle un réseau de braqueurs avec à sa tête le « Roi Béni »



2025-08-13 14:02:00

Après plusieurs semaines d’investigations discrètes, la Police Judiciaire (PJ) gabonaise vient de porter un coup décisif à l’un des réseaux criminels les plus audacieux de ces dernières années. Dirigée par Ted Willy Alimbi Ognalagha, alias Le Roi Béni, cette organisation ciblait les résidences de hautes personnalités de la République, combinant méthodes de commando, corruption au sein de l’appareil sécuritaire et soutien logistique transfrontalier.



Selon des sources proches du dossier, le groupe avait perfectionné un modus operandi d’une rare sophistication. Les membres, souvent recrutés depuis le Cameroun par Le Roi Béni lui-même, étaient hébergés dans des hôtels de luxe avant chaque opération. Les armes utilisées, appartenant à un militaire – frère de Jerry Mouele, l’un des principaux complices – leur garantissaient une couverture interne. Plus inquiétant encore : certaines opérations bénéficiaient de complicités actives dans les rangs de forces armées, facilitant l’accès aux zones résidentielles les plus protégées. Les malfaiteurs neutralisaient les systèmes de surveillance grâce à des dispositifs électroniques et utilisaient une potion toxique pour mettre hors d’état de nuire les chiens de garde.


Les cibles visées témoignent de l’audace du réseau : l’ancienne résidence d’Ali Bongo Ondimba, président déchu en août 2023, ou encore celle de Maixent Accrombessi, ex-directeur de cabinet présidentiel. Après chaque attaque, certains membres disparaissaient rapidement vers le Cameroun, exploitant les failles de coopération sécuritaire régionale. C’est l’arrestation de Jerry Mouele, la semaine dernière, qui a fait basculer l’enquête. Sous interrogatoire, il a détaillé l’architecture du réseau et révélé que Le Roi Béni, aujourd’hui localisé en Turquie, lui avait même organisé une tentative d’évasion, billet d’avion et argent à l’appui.


Pour les autorités, cette affaire dépasse le simple cadre du banditisme. Elle met en lumière la porosité des frontières, les risques d’infiltration criminelle dans les corps habillés, et la nécessité de renforcer la coopération régionale. Le Roi Béni, bien qu’ayant partiellement reconnu son implication, nie certaines accusations. Lui et ses complices devraient être présentés dans les prochaines heures devant le parquet de la République. Le gouvernement d’Oligui Nguema, qui a fait de la sécurité et de la restauration de l’autorité de l’État un axe majeur de son action, suit l’affaire de près. L’opinion, elle, attend des sanctions exemplaires pour ce qui est désormais considéré comme l’un des plus gros scandales criminels impliquant des figures de l’élite sécuritaire gabonaise.