Introduction en Bourse suspendue : Henri-Claude Oyima contre-attaque face au recours de Christian Kerangall



2025-08-07 08:41:00

L’introduction en Bourse de BGFI Holding Corporation, société mère du groupe bancaire panafricain BGFIBank, initialement attendue pour le 15 juillet puis reprogrammée au 31 juillet 2025, a été suspendue in extremis. Une décision qui bouleverse un projet stratégique de grande envergure, à la suite d’un recours introduit par Christian Kerangall, actionnaire historique détenant 23 % du capital.



À l’origine de ce blocage juridique : la contestation des récents changements à la tête du groupe, en particulier le départ de Henri-Claude Oyima de la présidence de BGFI Holding Corporation. Si ce dernier conserve ses fonctions ministérielles au sein du gouvernement, son retrait du pilotage opérationnel du groupe semble cristalliser les tensions.


Face à cette remise en question, Henri-Claude Oyima a réagi avec fermeté. Dans une interview accordée au média économique camerounais Ecomatin, le patron historique du groupe a balayé toute idée d’irrégularité :

« Quand je consulte le registre du capital, je ne vois aucune minorité de blocage constituée. […] Les scrutateurs ont validé les résultats », a-t-il affirmé, estimant que les fondements juridiques du recours sont inexistants.


L’Autorité de régulation des marchés financiers d’Afrique centrale (COSUMAF), en accord avec le conseil d’administration du groupe, a cependant choisi de suspendre l’opération boursière jusqu’à la décision du Tribunal de commerce de Libreville. Une posture prudente, visant à préserver la crédibilité et la transparence du processus d’introduction.


Cette IPO, inédite pour une entreprise gabonaise d’envergure continentale, marquait une étape majeure dans la volonté de structuration des marchés financiers en zone CEMAC. Son report suscite déjà des réactions dans les milieux économiques, où certains y voient une lutte d’influence entre actionnaires historiques et nouvelle gouvernance.


D’ici là, un nouveau calendrier sera communiqué à l’issue du jugement à venir. Pour Henri-Claude Oyima, figure emblématique de la finance africaine, ce contretemps n’entame en rien la légitimité du projet : « La gouvernance de BGFI a toujours respecté les règles. Ce processus n’échappe pas à la règle. »