Port-Gentil : deux femmes incarcérées pour avoir propagé une fausse rumeur mortelle sur WhatsApp



2025-09-07 11:31:00

La lutte contre la désinformation vient de franchir un nouveau cap à Port-Gentil. Deux Gabonaises, Wilma Marielle Bissala Nzoma (29 ans) et Eva Yolaine Ndembi Boussougou (33 ans), ont été placées sous mandat de dépôt à la prison du Château depuis lundi. Motif : la diffusion, via WhatsApp, d’une rumeur attribuant la mort d’une compatriote à la consommation de beignets vendus par une commerçante béninoise.



L’affaire débute par une note vocale relayée massivement sur les réseaux sociaux, dans laquelle Bissala Nzoma, professionnelle de santé, affirmait que la défunte aurait succombé après avoir consommé ces gâteaux. Sa sœur, Eva Ndembi Boussougou, relaie à son tour l’audio, assorti d’une photo de la victime. L’onde de choc est immédiate dans la capitale économique, alimentant soupçons, tensions communautaires et méfiance vis-à-vis de la commerçante incriminée.


Alerté, le procureur de la République ouvre une enquête confiée à la Police judiciaire. Les conclusions médicales sont sans appel : la victime est décédée d’une occlusion intestinale, conséquence d’une pathologie ancienne, sans aucun lien avec les aliments incriminés. Pire, un membre de sa famille ayant consommé les mêmes beignets n’a présenté aucun symptôme. Le mythe s’effondre, laissant place à la réalité d’une rumeur destructrice.


Poursuivies pour diffamation conformément à l’article 283-2 du Code pénal, les deux sœurs encourent des sanctions exemplaires. Cette affaire illustre avec force les dangers des fausses informations sur les réseaux sociaux, dont la propagation incontrôlée peut entacher des réputations, fragiliser la cohésion sociale et mettre en péril la paix publique. Plus que jamais, la prudence et la vérification des faits s’imposent comme un devoir citoyen à l’ère numérique.